Des nouvelles de la situation

La zone de Boni, zone d’action de Tisser la Santé depuis 2004, située au « Centre-Nord » du Mali est actuellement l’une des plus instable du pays.


A Boni, la présence de groupes djihadistes, imposant aux habitants leurs règles de vie, alterne avec la présence des militaires maliens appuyés par des membres du groupe Wagner, connus pour leur peu de « délicatesse » voire leurs exactions...


Fin mai, alors que les militaires étaient présents sur Boni, les accès routiers ont été coupés par les groupes djihadistes, organisant ainsi un blocus de la zone qui a duré plus de 3 mois. Les marchés n’ont pas pu être approvisionnés pendant toute cette période, le prix du mil, alimentation de base, des stock restants a tout simplement doublé, favorisant l’appauvrissement et la sous-alimentation de la population. Les militaires sur place ont demandé aux habitants des villages éloignés de la commune de Boni de ne plus venir à Boni afin de mieux contrôler les mouvements de la population.


Au plan santé, dès le début du blocus, les professionnels les plus qualifiés du CSCOM (Centre de Santé Communautaire), médecins, sage-femme, infirmiers, n’étant pas originaires de la région, sont partis rejoindre leur famille. Le CSCOM a donc fonctionné uniquement avec les aides-soignants et les matrones restés courageusement à leur poste. MSF qui apporte un soutien logistique important au CSCOM depuis plusieurs années est également par. de la zone pendant toute la durée du blocus.


Fin aout, le blocus a été levé (après longues négociations entre les représentants de la Mairie de Boni et les djihadistes), le retour à la normalisation s’est fait sur une quinzaine de jours avec reprise de l’approvisionnement des marchés (les prix n’ont pas tout à fait retrouvé leur niveau initial), retour des professionnels qualifiés du CSCOM et de MSF, et réouverture des écoles.

Camille Lamache